26 ans de Vie Consacrée de Christiane de France
Engagée dans la vie religieuse en septembre 1995 comme Sœur du Monde Rural, je deviens Sœur du Prado en juin 2004 suite à la fusion de notre petit groupe avec les Sœurs du Prado. Oui, après plus de 25 ans d'engagement, je ne peux que rendre grâce pour cet appel reçu. Sœur du Monde Rural, sœur du Prado, c'est le même appel à suivre Jésus-Christ dans une vie religieuse apostolique.
Une vie donnée, ça vaut le coup.
Une vie donnée... mais c'est plutôt Lui, Le Christ, qui le premier nous donne sa Vie. Il se donne à nous et nous montre le chemin vers le Père. « Nul ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire. » nous dit l'Evangile de Jean 6,44. Il s'agit bien d'une réponse à un appel reçu.
Ma vie, je ne peux la donner que parce que je la reçois de notre Dieu, Créateur et Sauveur et parce que d'autres m'ont donné la vie : mes parents, ma famille, mes amis...
C'est Lui, Le Christ, notre Lumière qui nous en donne pour en rayonner un petit peu dans les endroits où je vis avec les personnes que je rencontre que ce soit en communauté, au travail ou dans l'accompagnement des jeunes...
Cette vie donnée, c'est un appel à se laisser aimer et à aimer.
Cet appel à aimer, pour moi il se vit par mon travail auprès de personnes en fragilité comme éducatrice spécialisée dans la protection de l’enfance.
Le Christ m'a conduite à être présente là, aux périphéries sur ce chemin de la rencontre avec des personnes en difficultés. Il s'agit pour moi à la fois de témoigner – bien souvent silencieusement – de l'Amour de Dieu pour tout homme et en particulier de ceux qui sont les plus en galère, et à la fois d'accompagner pour aider à sortir de la galère pour permettre de trouver des chemins de Vie.
La Parole que j'avais choisie pour mon engagement définitif était : « Je suis venu pour que les hommes aient la Vie et qu'ils l'aient en abondance » Jean 10,11. Cette parole me poursuit. Comment permettre à tout homme de trouver des chemins de Vie ?
Actuellement j'accompagne des familles qui ont des difficultés dans l'éducation de leurs enfants. Je rencontre :
- Des jeunes qui sont en décrochage scolaire, qui n'arrivent plus à aller à l'école car ils ont peur du regard des autres, des paroles des autres.
- Des jeunes en difficultés psychiques importantes...
- Des enfants et des jeunes qui ont des relations entre frères et sœurs très conflictuelles, avec beaucoup de jalousie et de violence...
- Des jeunes qui ne croient plus en eux, qui se disent nuls, qui ont été abîmés par la séparation et le conflit parental et qui sont au milieu...
Ces jeunes à leur manière crient leurs besoins d'être écouté, respecté et aimé... cette Parole du Christ m'habite : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »...
J'essaye d'avoir un regard d'amour sur chacun, de croire en eux et en leurs parents, de croire et d'espérer au-delà de toute espérance pour trouver des chemins de vie. C'est ma manière de vivre cette parole du Père Chevrier : « Soyez des pères et des mères pour eux. »
Ce travail est possible qu'avec le soutien et les échanges avec les collègues et les partenaires. Ma Foi m'aide à croire à l'impossible, à ne pas baisser les bras et à persévérer, consciente que le Christ agit au-delà de moi-même et que c'est le Christ que je rencontre en rencontrant toutes ces familles. Elles sont aimées de Dieu aussi compliquées et difficiles que soient leurs vies.
Un jour, par hasard, dans les rues de Lyon, je rencontre une jeune que j'ai accompagnée sur Villefranche. C'est elle qui m'a reconnue et elle était contente de me partager comment elle avait grandi et pris sa vie en main. Elle m'a présenté son bébé. Nous étions heureuses de nous rencontrer, lumière l'une pour l'autre.
Pour vivre cette vie – que j'appelle souvent en plein courant d'air – au milieu du monde – tout en ayant fait un choix qui nous met en décalage avec le monde, il me faut me donner un cadre qui permette à la fois de vivre pleinement mon engagement dans la vie religieuse – vie de prière – vie de communauté et aussi cette vie dans un travail avec des collègues et avec des personnes en difficultés.
Il me faut me donner les moyens d'être enracinée en Christ avec la place importante du travail de la Parole de Dieu – l'étude de Jésus-Christ dans sa Parole et la place de la méditation de cette Parole. Me donner des temps de cœur à cœur avec Jésus – d'intimité - c'est là – la source où je me laisse aimer et où j'apprends à aimer pour pouvoir rayonner de cette lumière.
Cet appel à aimer, je le vis dans mon travail mais aussi dans la vie communautaire. Ce n'est pas toujours le plus facile d'apprendre à s'aimer au quotidien avec celles qui nous ont été données pour faire communauté ensemble. Nous ne nous sommes pas choisies et pourtant le Christ nous dit « c'est à l'amour que vous aurez les uns pour les autres qu'on vous reconnaitra comme mes disciples. » Jn 13, 25
Ce double commandement de l'amour : aimer Dieu et son prochain est toujours un combat et plus cela va, plus je me dis que je n'ai qu'à regarder le Christ, comment Lui il a aimé...et surtout me laisser aimer par Lui. Il y a des périodes où cela se fait un peu naturellement et puis il y a d'autres moments où la fatigue du chemin se fait sentir et où il est plus difficile de pardonner, de la rancune nait dans mon cœur. Je prends conscience qu'il m'est plus facile d'aimer ces personnes avec qui je travaille même si je reçois des paroles blessantes de leur part et s'il faut une certaine dose de patience et de persévérance. Je me surprends à ne pas leur en vouloir. Mais c'est plus difficile avec des personnes qui sont plus proches dans cette proximité de vie, en communauté, je me sens beaucoup plus susceptible et vulnérable...
Donner sa vie, répondre à cet appel à aimer, ce n'est jamais fait une fois pour toutes et je suis toujours en chemin. Avec des moments de combat, de doute qui font partie du chemin, cette vie donnée par Amour, en réponse à un Appel, me dépasse, mais me remplit de Paix et de Joie profonde.
Dans les moments où la présence du Seigneur se fait moins sensible, moins évidente, je découvre qu'il est important de faire mémoire des moments forts de rencontre avec Lui, de faire mémoire de son appel. Faire mémoire du chemin parcouru me permet de redécouvrir qu'Il fait route avec moi et qu'Il est le Dieu fidèle.
C'est bien en réponse à un appel qui me dépasse que je peux vivre cet appel à aimer... et c'est parce que Lui, le Christ, m'a aimée le premier comme le Père l'a aimé et qu'Il nous a laissé son Esprit que cela est possible... Sur ce chemin, il m'apprend patience et persévérance pour apprendre à aimer… Ma vie, c'est peut-être essayer de vivre l'extraordinaire de Dieu dans une vie ordinaire au milieu des gens et avec les gens pour que cette vie soit lumière. Mais j'ai à toujours me souvenir que c'est Lui qui permettra que ma vie soit lumière.
8ème Dimanche du Temps Ordinaire (Année C) 27 février 2022
« Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » (Lc 6, 39-45)
Ce dimanche, nos soeurs de la communauté de l'annexe de Saint Martin en Haut, Thérèse Bouchut, Jeanne Villard et Thérèse Reynaud nous partagent le délicieux fruit de leur partage de l'Evangile.
Merci pour la lumière partagée et aussi un grand merci pour votre belle mission : principalement soutenir nos soeurs de la communauté des soeurs aînées voisine dans les divers services.
Thérèse Bouchut accompagne nos soeurs en EHPAD et elle nous partage souvent ce qui est beau dans leur vie.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples en parabole :
« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?
Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?
Le disciple n’est pas au-dessus du maître ;
mais une fois bien formé,
chacun sera comme son maître.
Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère,
alors que la poutre qui est dans ton œil à toi,
tu ne la remarques pas ?
Comment peux-tu dire à ton frère :
‘Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil’,
alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ?
Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ;
alors tu verras clair
pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère.
Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ;
jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.
Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit :
on ne cueille pas des figues sur des épines ;
on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces.
L’homme bon tire le bien
du trésor de son cœur qui est bon ;
et l’homme mauvais tire le mal
de son cœur qui est mauvais :
car ce que dit la bouche,
c’est ce qui déborde du cœur. »
Le passage de Luc de ce jour se situe à la fin du chapitre 6, où il nous transmet les enseignements de Jésus à travers les béatitudes, l’amour des ennemis, la miséricorde.
Jésus invite à dépasser ce que dit la Loi . Pendant 3 ans Jésus ne cessera d’instruire ses Apôtres pour leur mission future.
Jésus donne un enseignement nouveau à ceux qui l’écoutent, il invite à un regard renouvelé : " heureux les pauvres... soyez miséricordieux comme votre Père … Il est Parole de Dieu, cette parole est Lumière ;
Jésus forme ses disciples. Il est le Maître et accomplit ce pourquoi le Père l’a envoyé. Luc 4,16 et suivants.
Pour cela, il nous donne 3 petites paraboles :
1- Un aveugle peut-il conduire un autre aveugle sans danger ?
Le disciple n’est pas au-dessus de son maître.
Le maître, Jésus, est celui qui guide, forme, éclaire le cheminement de ses disciples par sa Parole,
et à travers elle, le disciple discerne le chemin à suivre et grandit dans la vie spirituelle.
Ce même disciple, une fois instruit, peut en aider d’autres à avancer.
Jésus tout au long de sa vie s’est laissé guider par l’Esprit-Saint.
L’étude de la Parole de Dieu chaque jour, les partages d’Evangile nous apportent la Lumière pour déjouer
les pièges de l’égoïsme, de l’orgueil, les pièges du tentateur, faire la vérité avec d’autres.
C'est exigeant mais indispensable pour avancer. C'est important pour notre vie communautaire.
Comment j’écoute la parole ? comment elle me fait vivre ?
Des appels pour moi, pour nous, pour l’Eglise, à laisser nos vies s’éclairer à la lumière de la Parole de Dieu,
à la partager avec d’autres.
Invitation de notre évêque Mgr de Germay à nous recentrer sur le Christ, à être des disciples–missionnaires .
2. Jésus dénonce l’hypocrisie qui envahit ma (nos) vie(s)
Qu’as-tu à vouloir enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère alors que tu ne vois pas la poutre dans ton œil ?
Jésus connaît ce qu’il y a dans le cœur de l’homme et sa promptitude à porter un jugement sur la parole ou les actes de son frère.
Jésus nous apprend à ne pas juger, à être vraie avec moi-même pour être vraie avec Dieu et les autres.
Appel à la prière pour demander ce regard juste sur moi et sur les autres, grâce à demander à l’Esprit-Saint .
Enlever la poutre, c’est se tourner vers Dieu pour regarder comme Dieu, parler comme Dieu et aimer comme Dieu.
3 Un bon arbre peut-il donner de mauvais fruits ? Chaque arbre donne le fruit selon son espèce.
Nous sommes tous appelés à donner des fruits différents selon les dons reçus, mais pour cela il faut nous laisser émonder, tailler comme les sarments de la vigne
pour accueillir en vérité la Parole de Dieu et me (nous) laisser ajuster par elle à la volonté de Dieu.
Dieu fait alliance avec chacun(e) de nous, avec son peuple pour le guider. Cette alliance ne se renouvelle-t-elle pas aujourd’hui à travers l’appel du pape François pour le Synode ?
Appel à un travail de purification et de vérité : enlever la poutre de notre œil afin de réfléchir ensemble et voir comment mieux servir le projet de Dieu pour son Eglise aujourd’hui et porter de « bons fruits », être témoins de la Bonne Nouvelle auprès de ceux que nous rencontrons : personnes isolées, malades de nos familles et connaissances, personnes émigrées, personnes en maison de retraite etc…travailler à ce que chacun ait sa place en particulier les plus petits.
Grandir dans la confiance, l’espérance et la charité avec l’aide de l’Esprit-Saint.
Ces 3 petites paraboles nous appellent à voir en vérité et nous ramènent au cœur profond là où se vit la rencontre de Dieu dans l’Esprit saint et celle des frères dans un regard ajusté et en vérité.
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