36 ans de Vie Consacrée Angela de l'Inde
Comme tu as choisi cette vie religieuse, es-tu heureux de cette vie ? Que dirais-tu?
Je suis Angela Kujur, vivant dans la communauté de Barasat. J'ai maintenant 36 ans de vie religieuse. J'ai fêté mon anniversaire de profession le 25 mars 2021. Je pense que c'est une bonne occasion de partager avec vous toutes mes expériences.
Comme j'ai choisi cette vie religieuse, je suis très heureuse. Ce n'était pas seulement maintenant mais cet intérêt m'est venu quand j'étais jeune, à l'âge de 14 ou 15 ans. J'aimais tellement notre charisme. J'aime vivre parmi les gens, partager l'Évangile et partager notre vie.
Quelle lumière voyez-vous dans votre vie ? À quel endroit?
En partageant l'Évangile, j'arrivais à connaître de plus en plus Jésus-Christ. En faisant cela, j'apprenais à mieux me connaître. Cela me donne de la force, de l'encouragement et d'être fort dans ma vie. En lisant chaque jour l'Évangile, il m'éclaire. Grâce à cela, j'ai commencé à donner aux autres ce que j'ai reçu.
Ex : Une fois, je suis allé avec le groupe de la légion de Marie rendre visite à une famille hindoue à Barasat. Ils ont demandé à prier dans leur maison. Ensuite, nous avons prié, parce que cette dame était malade. Nous avons lu l'Évangile et partagé avec elle l'amour de Jésus et son pouvoir de guérison avec les malades, cette dame croyait en Jésus-Christ et elle était guérie et était très heureuse.
Après la messe du dimanche, la famille est venue rendre grâce à Dieu. Même s'ils étaient hindous, ils sont venus rendre grâce à Dieu et à nous. A travers cet événement, j'ai appris que l'Évangile est vivant et actif.
Dans ta vie donnée de Sœurs du Prado, Célibataire, sans mari ni enfants,
Comment tu vis cette parole du P. Chevrier à la première sœur : « Soyez pour elles des pères et des mères » ( les enfants accueillis au Prado )
Quelle maternité, quelle fécondité as-tu vécu ?
Dans cette même paroisse je venais de Dum Dum à Barasat pour visiter les familles. Il fait près de 15 km à cette époque Barasat n'était pas une paroisse, nous habitions à Dum Dum. Après quelque temps, c'est devenu une paroisse. J'aimais visiter les familles simples et aider les enfants à écrire une lettre (parrain) car ces enfants n'allaient pas à l'école. Nous allions recueillir ces enfants et les envoyer à l'école, leur donner le catéchisme.
J'étais très heureux de rendre visite aux gens pour écouter leurs bonheurs, leurs joies, leurs peines, les mouvements difficiles qu'ils ont passés dans leur vie. Ils partageaient avec nous ouvertement. Après être venus à la paroisse, nous avons partagé avec le curé de la paroisse. Si cette famille est si pauvre, il les aidait pour leur santé. Pendant les périodes de maladie et de mort, nous étions présents avec eux ; même nous allions au cimetière.
Quelle est ton expérience ?
Comme je ne me suis pas mariée, j'ai donné mon affection maternelle aux nécessiteux et aux enfants. Grâce à cela, je suis très heureux d'avoir pu aider les autres dans leur mouvement douloureux.
70 ans de Vie Consacrée de Marie Blanche de France
2021. En avril, Marie-Paule Beaudet et moi, fêtons nos 70 ans de profession.
Quelques mois après, Marie-Paule rejoignait le Seigneur.
Donc, après profession en 1951, je suis envoyée jeune professe à Gerland (quartier de Lyon)
Au bord du Rhône, il y avait dans ces années-là, une bande de terrain appelée : La Féliza. Un jour des Gitans s’y installent...Une petite fille des leurs, Jeannette, voulait faire du catéchisme. Elle vient à la communauté : que faire, comment l’intégrer ?
Sœur Henri pense qu’il vaudrait mieux aller sur place. Mais besoin d’un local.
La paroisse obtient un wagon de tram car Lyon, alors, bradait ses trams, remplacés par des bus.
Et voilà que d’autres sont arrivés sur ce terrain : Algériens, Tunisiens…fuyant la pauvreté, la guerre…Eux aussi ont obtenu des trams, jusqu’à 10...
C’est devenu « la cité des trams » (le Progrès). J’aimais y aller et y ai appris mes premiers mots d’arabe... On y vivait tant d’amitié.
Dans une épicerie, j’ai entendu : « la sœur va à son village nègre... »
BAPTEME FAMILLE JANETTE
Noël arrivant, toujours à cause des Gitans, on a voulu célébrer Noël dans le tram du Caté...
Aidée par la communauté, j’ai réuni tout ce qu’il fallait pour la messe.
Le Supérieur du Prado s’est offert pour célébrer, alors, le Père Petit...
Sont là : chrétiens, musulmans, Ricardo, un frère qui vivait alors avec le Père Ancel, deux étudiants avec leur guitare... chants joyeux, chaude ambiance, on était serrés !
Et le Père Petit de nous dire :
« Mes enfants, si Jésus revenait aujourd’hui, je crois que ce serait ici aux bords de Rhône »
J’ai vécu là, la béatitude du royaume des Cieux : « Heureux les pauvres… »
Merci, Seigneur d’avoir vécu ce moment du Royaume des Cieux, qui reste dans mon cœur.
Le Filaj
J’ai été envoyée au Maroc en 1963 .
En 1987 j’étais à la retraite de l’enseignement. Soeur Michelle connaissait Mina qui habitait au Filaj. C’était un bidonville où les femmes travaillaient aux usines de sardines situées en bord de mer. Michelle me dit que les enfants qui débutent un peu de Français en primaire n’ont personne pour les aider. J’y suis allée.
Mais assez vite les grandes sœurs non scolarisées m’ont demandé : « et avec nous, tu ne fais rien. ? »
On s’est lancée dans la couture. Grands moments d’amitié avec les familles qui m’accueillaient.
Au Filaj celles de la couture
Un jour, deux mamans ont appris que j’avais perdu mes papiers. Elles sont allées voir une cartomancienne, puis sont sont venues nous voir : « tu vas les retrouver ».
En effet, un soir, j’ai retrouvé mes papiers... De nuit, je suis allée au Filaj, chez Mina dire: « J’ai retrouvé mes papiers ».
Alors dans sa joie, elle est sortie chercher amies et voisines pour se réjouir avec moi. Thé à la menthe, gâteaux ; on a passé un bon moment de joie ensemble : papiers perdus et retrouvés.
la Féliza.entre 2 trams
Vraiment, j’ai vécu la parabole de la drachme perdue ;
Merci mon Dieu, là encore un moment du royaume de Dieu.. « Heureux les pauvres… »
Bien sûr, je ne peux plus relire la parabole de la drachme perdue, sans repenser au Filaj...
Envoyée en 1998 à Marseille, après quelques années d’alphabétisation, j’ai pris la succession de Michelle, comme « visiteuse » à Fontainieu.
C’est un Ehpad bien pauvre. Beaucoup de résidents n’ont pas de famille.
A la sortie d’une messe, Marcelle, puis Christian, puis France s’offrent pour y aller aussi.
Merci mon Dieu pour cette équipe formidable. Nous avons essayé ensemble d’être, présence aimante. Nous avions le souci après chaque visite, de nous communiquer, par mail, les nouvelles des uns et des autres. Ceci afin que chacun se sente connu et aimé, et aussi pour échanger les petites « perles » qui nous avaient été données de recevoir par eux lors de nos visites. Combien de fois aussi, les avons-nous accompagnés à l’hôpital...ou même jusqu’à la fosse commune.
Nous nous sommes soutenus, par la prière ensemble, par le regard sur les personnes lorsque nous nous réunissions. De plus, nous étions bien en lien avec l’Église par le SEM (service évangélique des malades).
Pour la grâce de cette équipe, qui continue (autrement)… MERCI mon Dieu !
Maintenant, devenue, à mon tour résidente en Maison de Retraite, aux Buers, puis à Val Foron, il m’est donné d’avoir plus de temps pour méditer ces choses en mon cœur ...
Croire que je suis autrement « envoyée ».
Marie-Blanche
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