Profession définitive de Marie-Bernadette


« À cause de Jésus Christ, je me suis débarrassé de tout avantage personnel ». Phil. 3, 8


Marie-Bernadette avec sa mère et l'évêque

Marie-Bernadette a fait sa profession définitive le 4 juillet 2021 à Beforona (Madagascar).
La situation pandémique a fait que son engagement définitif s'est vécu dans son lieu de mission, au milieu des gens et de sa communauté avec qui elle vit.



 

Je suis née dans une famille paysanne, dans un village situé dans le diocèse de Fénérive Est (Madagascar). J’ai un frère qui est mon aîné ; à l’âge de sept ans, ma tante paternelle m’a emmenée vivre avec sa famille pour me donner de l’éducation humaine et spirituelle.

 

Mon parcours

 

En 2001, j’avais 12 ans, les sœurs du Prado venaient faire des tournées pour la préparation aux sacrements, parler du développement dans le village ; je les ai vues parler de la foi, animer des chants, elles portent une croix et des vêtements simples mais décents….  Cela m’a attirée et donné le désir de devenir religieuse. Nous faisons un bout de chemin ensemble mais je n’ose pas avouer mon désir profond. Ce n’est que plus tard que j’ai pris mon courage pour en parler aux sœurs.

 

J’ai participé aux retraites qu’elles donnent aux jeunes qui se posent la question de la vie religieuse et j’ai commencé à faire de l’étude d’Evangile. Une sœur m’accompagnait dans mon étude d’Evangile. J’étais contente parce que je sens raviver en moi cet appel et on m’a expliqué que le Père Chevrier, notre fondateur, a dit que « l’étude du Seigneur Jésus-Christ dans sa Parole est un travail quotidien ». Ainsi nous pouvons connaître Jésus-Christ et Le faire connaître. Cette affirmation m’a beaucoup frappée et m’a poussée à étudier et à approfondir l’Evangile.

 

L’année 2004, ma tante m’a envoyée vivre à Fénérive avec ses enfants qui suivent l’école sur place. J’étais contente parce que j'étais proche des sœurs.

 

2009 – 2010 : temps de formation au postulat puis au noviciat où j’ai pu approfondir, discerner l’appel du Seigneur que j’ai ressenti au fond de moi. Temps pour expérimenter la vie communautaire, pour connaître Jésus Christ, le Père Chevrier, pour étudier les conseils évangéliques et d’autres formations nécessaires pour se construire et être ouverte à une  manière de faire comme la vie de prière, de partage, de service, savoir accueillir l’autre… Ce n’était pas simple à vivre mais la grâce divine accompagne. Je remercie particulièrement la Sr Marie-Claire, ma maitresse de Novices de ce temps-là et qui prie pour moi maintenant, et tous ceux qui m’ont accompagnée jusqu’à aujourd’hui.


 

Comment j’ai vécu ma vie de consacrée

 

Après ma première profession, j’étais envoyée à la Communauté de Vohilengo, une communauté rurale où j’ai étudié pour avoir mon brevet. Une expérience vécue dans l’humilité car j’étudiais au milieu des jeunes :  « je vivrai au milieu d’eux et je vivrai de leur vie ». Oui, comme tous les élèves, quand on fait des bêtises il y a la punition pour tout le monde….. Mais cela m’a aidée à expérimenter que partager la vie avec des gens, des pauvres, ce n’est pas facile mais demande une volonté, une disponibilité… Cela m’a aidé à porter dans ma prière la vie des ces jeunes, de leur famille, des enseignants… Comme membre d’une communauté religieuse, il fallait que je trouve l’équilibre entre vie de communauté et étude, comment vivre la mission et avoir un témoignage de vie consacrée dans la vie au collège….

 

Ce n’est pas évident de vivre la vie consacrée au milieu des gens. Dans ma vie d’apôtre, j’étais souvent interpellée par des hommes qui me déclaraient qu’ils voulaient m’épouser… Une fois pendant une tournée en brousse pour préparer les sacrements, un homme est venu frapper à la porte de la maison où nous étions logées…. J’étais choquée… Une autre fois on me dit : « je suis prêt à vous épouser…» Je lui ai répondu : « les religieuses ne se marient pas, elles ont consacré leur vie au Christ et à tout le monde ; nous aimons toutes les personnes sans exception. »
Le choix de vie amène toujours à vivre un combat, mais cela demande de cultiver une vie intérieure, de renouveler sans cesse sa relation avec le Christ et bien vivre avec les sœurs de sa communauté pour vivre ensemble le défi que suivre Jésus-Christ est un chemin de bonheur.


 

Travailler avec d’autres

 

L’aspect de la mission pradosienne me donne le goût de vivre : être avec les gens, partager leur vie. Je l’ai vécu dans mon travail à la cantine scolaire, au niveau de la paroisse en accompagnant des enfants. Ça me réjouit parce qu’il y a du partage, de la collaboration, et j’apprends des choses des pauvres. Ça me permet d’avoir une ouverture aux gens.

 

Le chemin est encore long parce c’est tous les jours qu’il faut renouveler sa force et son désir de suivre le Christ. Je remercie tous ceux que j’ai rencontrés sur mon chemin et qui m’ont aidée à être là où je suis. Je remercie ma communauté qui m’a soutenue et encouragée à devenir responsable dans la mission qu’on m’a confiée.

 

Pour terminer, je compte sur votre prière pour continuer la route et je remercie toute la famille du Prado, chacune, chacun de vous, toute l’assemblée.

Merci.

 

Marie-Bernadette.

 

 

 

 


Echo du weekend Life’vangile  22-23 mai 2021 

 

Après 2 reports (de mai 2020 et octobre 2020) à cause du Covid 19 et ses conséquences sanitaires, il a bien eu lieu à Limonest ! Plusieurs inscriptions étaient attendues et non reçues, des annulations (cas contact)… Dominique Nalis et moi, nous avons accueilli Nadine, jeune en attente du weekend depuis un an, et David -jeune laïc consacré au Prado- comme invité. Nous avons adapté notre programme en prenant en compte sa présence avec nous : présentation, photo langage, échanges, partage d’Evangile sur Matthieu 5.13-16, prière…Nous avons aussi écouté le témoignage de David, que nous vous partageons :

 

 

Pour ce témoignage, j’ai cherché comment être en lien un peu avec le thème du week-end : est-ce que Dieu a besoin de nous pour sauver le monde ? Effectivement, je crois qu’il n’a pas besoin de nous, il est capable de se débrouiller  tout seul depuis l’origine des temps, mais il compte bien sur nous pour l’aider. En fait, il veut faire avec nous. Dès le début de l’humanité il l’a voulu : Genèse ch.1 : Dieu crée l’homme et lui soumet le Monde, sa Création pour en prendre soin. Il envoie d’abord l’Homme et le rejoint : d’abord la Genèse, puis  l’Incarnation. Dans les évangiles, Jésus fait beaucoup « avec » ses disciples (ex : les multiplications des pains).  Antoine Chevrier, le Christ a compté sur lui pour sauver le monde : voir dans « Ecrits Spirituels » page 11 le récit de l’expérience de Noël 1856 : Antoine Chevrier a compris qu’il avait à travailler plus efficacement au salut des âmes. Dans « Le véritable disciple » (p.375), Antoine remarque que Jésus fait des pauvres et des pécheurs et des ignorants (Antoine utilise souvent ces trois termes) sa compagnie de prédilection.  Il dit aussi que « la première condition est d’être appelé de Dieu pour travailler à son œuvre » ; Jésus a d’ailleurs dit « …chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait ». En fondant le Prado c’est ce qu’Antoine a voulu faire aussi.

Jésus veut faire avec nous : une réalité que je vis chaque jour. Je pense à quelques relations, à des gens que je côtoie tous les jours ; Jésus me les a confiés pour prendre soin d’eux. J’y crois beaucoup à ça. Je pense à Jean-Jacques, à Jean-Michel : ils me demandent souvent de passer du temps avec eux (je comble leur solitude).  Ma place avec les malades de l’alcool au Mouvement Vie Libre : on aide des  buveurs à sortir de leur addiction, on les accompagne, les soutient, les conseille. On est là avec eux dans ce qu’ils vivent. Il y a aussi les buveurs guéris, eux ils ont fait ce chemin déjà. Nous les militants on est témoin de cette libération.  C’est des vies sauvées, et on y participe. A Vie Libre, je vis la Résurrection. 


Au Samu Social, on est présent aux côtés des sans abris et des migrants. Devant nos moyens d’action très limités par rapport à leurs situations et leurs besoins, on se trouve souvent à faire le point sur notre action, on peut se dire des fois « ça sert à rien », mais on y croit à son utilité. Je crois même que c’est de plus en plus important de s’engager pour faire changer la société. Mon but : être la voix des sans voix.


 Dans mon témoignage d’engagement comme laïc consacré au Prado en avril 2021,  je parlais de la dimension prophétique de serviteur de ma vocation. Ma vocation, j’y ai dit oui parce que j’ai compris que, même si je ne voudrais pas, je n’aurais pas eu le choix tellement ma vie est un don. Je crois profondément que là où je suis, et très souvent avec des pauvres, je suis là où Dieu me veut. Une dimension que je vis aussi par la prière. Très importante pour moi. Je porte beaucoup de gens dans ma prière. Un moyen de les sauver. Je pense à un prêtre du Prado âgé, René, tout tremblant et qui ne peut plus rien faire ; il dit « Je fais rien, mais je sauve le monde » : il prie beaucoup.

Dieu fait avec nous, mais je pousserai même jusqu’à dire qu’il a besoin de nous : je dis ça à partir d’une dimension importante de ma vie : ma vie avec les incroyants. Je suis un moyen pour le Christ de les rejoindre, d’être sa présence avec eux.  Cet aspect, à la Fraternité, c’est une caractéristique de notre vie, aussi parce que, avec les copains depuis l’origine, on l’a choisie en faisant toujours des petits boulots. La vie ouvrière n’a jamais vraiment été un repère de piliers d’église.  Mais cette présence, elle est importante ; j’ai quelques exemples avec des collègues : des questions sur le Carême, des discussions sur Dieu.



Echo de la prière des jeunes avec le Prado année 2020-2021


Nous avons commencé ces rencontres mensuelles de Partage-Parole-Prière en octobre 2020 en présentiel à la Chapelle du Prado à Lyon. Puis, en raison des contraintes sanitaires liées au Covid 19, nous les avons proposées en visio-conférence tous les 15 jours !

Du coup, nous avons élargi nos invitations au réseau famille du Prado de France.
MERCI à toutes pour votre prière et à celles d’entres vous qui ont osé inviter des jeunes de leurs connaissances !

Des jeunes nous ont rejoint par visio : du Beaujolais, de Grenoble, de Créteil et même de Belgique !

Les préparations et la co-animation, prêtre-sœur du Prado, ont été intéressantes.

Les échanges avec les jeunes ont été simples, vrais et profonds !

Un mail du 22 juin d’Antonio, jeune de 20 ans participant de cette année, en témoigne :


 

Chère Marie-Jo, 

 

Ce soir c'est donc la dernière rencontre de l'année du groupe "prado" des jeunes. Mon cœur est extrêmement reconnaissant pour tout ce que l'on a pu vivre cette année. Cette phrase ne me quittera pas : "Dieu nous rejoint même en visio". 

 

Quelle joie de rencontrer chacun des jeunes, chacun a une histoire qui est celle de l'alliance de Dieu avec son peuple ! 

 

A chaque prêtre qui nous as accompagnés sur la route, un merci puisque chacun apporte quelque chose de particulier. 

 

Ce soir mon cœur sera uni à votre rencontre, et j'aimerai que chacun de ceux qui sont présent et absent soit vraiment remercié pour tout ce qu'ils sont. Merci d'avoir accueilli le parisien de Créteil, qui souhaite que d'autres entendent cet appel à se livrer comme le Père Chevrier à la pauvreté de notre vie. 

 

J'espère que ce mail vous parviendra avant la rencontre de ce soir. 

 

Un salut amical et fraternel ! 

 

 

Antonio



 

Ainsi, la diversité des jeunes participants, leur profondeur et leur fidélité nous encouragent à ne pas nous arrêter au petit nombre de participants (3 à 6 jeunes cette année), mais à continuer à inviter des jeunes, en croyant en la force de l’Esprit-Saint qui continue d’appeler des jeunes et en s’appuyant sur leurs attentes et leurs capacités d’adaptation, de création…

Je me rappelle souvent cette affirmation du fondateur de la JOC : « Tu connais un jeune travailleur, réunis-le ! » avant même de pouvoir constituer une équipe.

 

Nous proposons cette démarche en famille du Prado, en lien avec la Pastorale des jeunes de nos diocèses. Ainsi le 3 octobre à Lyon, nous participerons au Festival Open Church (église ouverte) qui est la « rentrée » des étudiants et jeunes professionnels catho du diocèse. Après la messe à la primatiale St Jean avec notre Archevêque, nous serons présents au forum des groupes sur le parvis, par un stand « famille du Prado» dans lequel nous présenterons nos propositions aux jeunes, dont les soirées Partage-Parole-Prière, le weekend Life’vangile, les journées pélé sur les pas du Bienheureux Antoine Chevrier…

 

 

Nous comptons encore sur votre prière afin de soutenir nos efforts pour inviter des jeunes et pour inspirer nos rencontres avec eux tout au long de cette nouvelle année.
Que l’Esprit-Saint nous donne audace et confiance pour continuer, en famille du Prado, à témoigner de l’Amour de Dieu pour chacun d’entre eux !

 

 

 

                                                                                                          Marie-Jo Bellerre