Echo du weekend Life’vangile  22-23 mai 2021 

 

Après 2 reports (de mai 2020 et octobre 2020) à cause du Covid 19 et ses conséquences sanitaires, il a bien eu lieu à Limonest ! Plusieurs inscriptions étaient attendues et non reçues, des annulations (cas contact)… Dominique Nalis et moi, nous avons accueilli Nadine, jeune en attente du weekend depuis un an, et David -jeune laïc consacré au Prado- comme invité. Nous avons adapté notre programme en prenant en compte sa présence avec nous : présentation, photo langage, échanges, partage d’Evangile sur Matthieu 5.13-16, prière…Nous avons aussi écouté le témoignage de David, que nous vous partageons :

 

 

Pour ce témoignage, j’ai cherché comment être en lien un peu avec le thème du week-end : est-ce que Dieu a besoin de nous pour sauver le monde ? Effectivement, je crois qu’il n’a pas besoin de nous, il est capable de se débrouiller  tout seul depuis l’origine des temps, mais il compte bien sur nous pour l’aider. En fait, il veut faire avec nous. Dès le début de l’humanité il l’a voulu : Genèse ch.1 : Dieu crée l’homme et lui soumet le Monde, sa Création pour en prendre soin. Il envoie d’abord l’Homme et le rejoint : d’abord la Genèse, puis  l’Incarnation. Dans les évangiles, Jésus fait beaucoup « avec » ses disciples (ex : les multiplications des pains).  Antoine Chevrier, le Christ a compté sur lui pour sauver le monde : voir dans « Ecrits Spirituels » page 11 le récit de l’expérience de Noël 1856 : Antoine Chevrier a compris qu’il avait à travailler plus efficacement au salut des âmes. Dans « Le véritable disciple » (p.375), Antoine remarque que Jésus fait des pauvres et des pécheurs et des ignorants (Antoine utilise souvent ces trois termes) sa compagnie de prédilection.  Il dit aussi que « la première condition est d’être appelé de Dieu pour travailler à son œuvre » ; Jésus a d’ailleurs dit « …chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait ». En fondant le Prado c’est ce qu’Antoine a voulu faire aussi.

Jésus veut faire avec nous : une réalité que je vis chaque jour. Je pense à quelques relations, à des gens que je côtoie tous les jours ; Jésus me les a confiés pour prendre soin d’eux. J’y crois beaucoup à ça. Je pense à Jean-Jacques, à Jean-Michel : ils me demandent souvent de passer du temps avec eux (je comble leur solitude).  Ma place avec les malades de l’alcool au Mouvement Vie Libre : on aide des  buveurs à sortir de leur addiction, on les accompagne, les soutient, les conseille. On est là avec eux dans ce qu’ils vivent. Il y a aussi les buveurs guéris, eux ils ont fait ce chemin déjà. Nous les militants on est témoin de cette libération.  C’est des vies sauvées, et on y participe. A Vie Libre, je vis la Résurrection. 


Au Samu Social, on est présent aux côtés des sans abris et des migrants. Devant nos moyens d’action très limités par rapport à leurs situations et leurs besoins, on se trouve souvent à faire le point sur notre action, on peut se dire des fois « ça sert à rien », mais on y croit à son utilité. Je crois même que c’est de plus en plus important de s’engager pour faire changer la société. Mon but : être la voix des sans voix.


 Dans mon témoignage d’engagement comme laïc consacré au Prado en avril 2021,  je parlais de la dimension prophétique de serviteur de ma vocation. Ma vocation, j’y ai dit oui parce que j’ai compris que, même si je ne voudrais pas, je n’aurais pas eu le choix tellement ma vie est un don. Je crois profondément que là où je suis, et très souvent avec des pauvres, je suis là où Dieu me veut. Une dimension que je vis aussi par la prière. Très importante pour moi. Je porte beaucoup de gens dans ma prière. Un moyen de les sauver. Je pense à un prêtre du Prado âgé, René, tout tremblant et qui ne peut plus rien faire ; il dit « Je fais rien, mais je sauve le monde » : il prie beaucoup.

Dieu fait avec nous, mais je pousserai même jusqu’à dire qu’il a besoin de nous : je dis ça à partir d’une dimension importante de ma vie : ma vie avec les incroyants. Je suis un moyen pour le Christ de les rejoindre, d’être sa présence avec eux.  Cet aspect, à la Fraternité, c’est une caractéristique de notre vie, aussi parce que, avec les copains depuis l’origine, on l’a choisie en faisant toujours des petits boulots. La vie ouvrière n’a jamais vraiment été un repère de piliers d’église.  Mais cette présence, elle est importante ; j’ai quelques exemples avec des collègues : des questions sur le Carême, des discussions sur Dieu.