Témoignage de Jeanine sur sa vie en EHPAD


« Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » (Jean 9.5)

    

 

 

Joséphine, secrétaire d’accueil de l’EHPAD, arrive dans ma chambre, j’étais en train de regarder la messe à la télévision. – « Je repasserai » me dit-elle.

J’ai admiré sa délicatesse, ce qui m’amène à dire merci, je ne sais si Joséphine est croyante, mais je crois qu’elle est porteuse du message de Jésus-Christ.

« Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance », c’est ce qu’elle transmet à ceux qu’elle rencontre à l’EHPAD, résidents, familles et visiteurs.

 

Malou et Jeanne, toutes deux résidentes, sont très touchées par la maladie, arrivent au repas en se donnant la main, très souvent elles sont seules, ou accompagnées par des soignants ; quelle ne fut pas ma joie de les voir s’entraider. A travers elles, c’est toi Jésus que j’ai rencontré, car tous ces petits gestes de chaque jour me redisent ta présence au milieu de nous.

«  Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ».

      
Ce que je trouve de formidable c’est cette ouverture qu’elles ont en les voyant agir. Cela me rappelle cette parole de Jésus : « Ce que vous faites aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites ».

Joséphine, résidente bientôt centenaire, a le cœur sur la main, toujours prête à rendre service, est maintenant très affligée, en tombant elle s’est fracturée la jambe, elle ne remarchera plus, c’est très difficile pour elle d’être en fauteuil et de se déplacer, je l’ai vue à l’œuvre.

Sœur Suzanne, centenaire, est très attentive et présente aux plus fragiles d’entre-nous, elle s’inquiète de ceux qui sont fatiguées, elle les visite pour prendre de leurs nouvelles.

Marie-Bernadette musulmane, sait voir les besoins de chacun, un jour elle s’est levée de table pour ranger le col de la robe de Simone. Dans les conversations, elle répond toujours ; souvent à cause de sa maladie, la réponse n’est pas adaptée.

Un jour, j’arrivais à la salle à manger pour le repas de midi, il n’y avait encore personne, les chaises bien rangées étaient enfoncées sous les tables. Aline, grande souffrante, a rarement le sourire ; elle arrive seule, elle s’assied et aussitôt prend mon bras, le caresse pour me dire merci pour la chaise que je lui avais mise bien comme il le fallait devant son couvert. Tout en me caressant le bras, ce qui m’a frappée, c’est son visage souriant que jamais je ne lui avais vu. Merci Seigneur d’être venu à moi en la personne d’Aline. Là j’ai pensé au Père Chevrier qui disait : « Celui qui a trouvé Jésus-Christ a trouvé le plus grand trésor ».

Oui, merci Aline, qui m’a permis de reconnaître le Seigneur à l’œuvre à travers tous ces petits gestes de chaque jour.


Les soignants sont très attentifs à chacun d’entre nous, ils nous témoignent beaucoup de soins, d’amour, de délicatesse ; cela me rejoint, j’y vois la tendresse de Dieu qui est amour. « Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu. »
Samira, aide-soignante, fait mon lit, elle le fait avec soin et attention, je l’ai remercié « un grand merci pour mon lit que tu viens de faire avec tant de précaution, je te félicite ». Une autre aide-soignante qui était dans la chambre dit à Samira : « tu vois, je n’ai pas été félicitée pour son lit, mais elle l’a fait pour d’autre chose ». Cela m’a fait prendre conscience de l’importance de souligner ce qui est bien. N’est-ce pas faire grandir la fraternité et entrer dans le projet de Dieu qui est un projet d’amour ! Merci Seigneur d’avoir suscité en moi l’action de grâce:


« Que tes œuvres sont belles, que tes ouvres sont grandes,
Seigneur, Seigneur, tu me combles de joie ! »
             

                                                                                                                   Jeanine D.